- VULCAIN
- VULCAINVULCAIDans la religion romaine, Volcanus est un dieu fort ancien, d’origine inconnue: pour certains, venu d’Ostie, il serait l’ancien dieu du Tibre; pour d’autres, ce serait un dieu méditerranéen entré dans la religion romaine par l’intermédiaire de l’Étrurie (cf. le dieu étrusque Velchans). Il apparaît dans les plus anciens calendriers romains (dits «de Numa») et aurait été introduit à Rome par Titus Tatius. Une autre tradition attribue à Romulus la consécration du Volcanal. Doté d’un flamine et d’une déesse parèdre, Maia, Vulcain est le dieu du feu considéré dans ce qu’il a de dangereux et de terrifiant, des incendies (les épithètes de Quietus et de Mulciber, souvent accolées à son nom, ont une valeur apotropaïque). Son lieu de culte le plus ancien était le Volcanal ou Area Volcani, adossé au Capitole, au-dessus du Comitium, contenant un arbre sacré, qui passait pour contemporain de la naissance de Rome, ainsi que les statues de Romulus et d’Horatius Coclès. Par ailleurs, Vulcain possédait un temple de construction plus récente, hors du Pomerium, sur le champ de Mars, où le dieu montait en quelque sorte la garde à l’extérieur de la ville pour la protéger des incendies; près de ce temple se trouvaient ceux de Juturne et des Nymphes, divinités qui lui étaient associées lors de la fête des Volcanalia, le 23 août: à cette date, pour écarter les incendies qui menaçaient les récoltes, on sacrifiait dans différents lieux de la ville à Vulcain, à Stata Mater, aux Nymphes, à Juturne, à Ops Opifera et à Quirinus, divinités du feu, de l’eau et de la fécondité. Les pêcheurs du Tibre, en rite de substitution, jetaient dans le feu du Volcanal des petits poissons vivants remplaçant les âmes humaines (ludi piscatorii ). Autres rites se rattachant à la notion de feu destructeur: le transfert sur le Volcanal de la statue d’Horatius Coclès frappée de la foudre; les dépouilles des ennemis consacrées à Vulcain et brûlées. On attribuait à Vulcain la paternité de trois personnages: Cacus, Caeculus, fondateur mythique de Préneste, et Servius Tullius, la naissance de ces deux derniers étant due au pouvoir fécondant d’une étincelle. Les Romains, assez artificiellement, interprétèrent Vulcain comme le dieu grec forgeron Héphaïstos, dont il adopta les attributions. La fonction primitive de Vulcain — écarter les incendies — est cependant encore sensible dans les différents autels qui lui étaient consacrés dans la ville et, en particulier, dans ceux que Domitien fit élever pour accomplir un vœu fait à la suite de l’incendie de 64.• 1762; de Vulcain, lat. Vulcanus, dieu du feu♦ Vanesse, d'une variété de couleur rouge et noire. « Voici le vulcain rapide, Qui vole comme un oiseau » (Nerval).Vulcaindans la myth. rom., dieu du Feu et des Arts métallurgiques; assimilé à l'Héphaïstos des Grecs. Fils de Jupiter et de Junon, il épousa Vénus, qui le trompa avec Mars.————————Vulcainn. m. ENTOM Vanesse noire marquée de taches blanches et rouges.⇒VULCAIN, subst. masc.A. — 1. Vx ou littér. [P. réf. à Vulcain, le dieu du feu qui tenait ses forges sous l'Etna]a) Celui qui travaille le fer; forgeron. Le curé (...), informé de mon pétrin, parle d'intéresser à moi un de ses autres paroissiens, le Maître de Forges (...). Ce Vulcain (...) est (...) riche (BLOY, Journal, 1900, p. 28).b) Le feu. Le soleil dans un trou plein d'eau, Vulcain dans une marmite, Admire parmi les roseaux La flamboyante pépite! (CLAUDEL, Poés. div., 1952, p. 848).2. ALCHIM. Vulcain (des philosophes). Le soufre. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — ENTOMOL. Papillon diurne, aux ailes noires rayées de rouge, dont la chenille vit sur les orties. Voici le Vulcain rapide Qui vole comme un oiseau: Son aile noire et splendide Porte un grand ruban ponceau (NERVAL, Pts chât. Bohême, 1853, p. 25). Armé de la longue canne et du filet de gaze verte, il était sans cesse à courir loin de moi après (...) les Morios bruns, les Vulcains bigarrés (BOURGET, Disciple, 1889, p. 165).— En appos. Vanesse vulcain.Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1. 1552 Vulcan « mari trompé » (RONSARD, Amours, CLXIII ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 155); 2. 1556 Vulcan « un forgeron, le forgeron » (ID., Hymnes, ibid., t. 8, p. 261); 1567 un noir Vulcan (ID., Elégies, I, ibid. t. 14, p. 141); 1713 Vulcain (BOILEAU, Satires, VI, vers 17-18, var. éd. 1713, éd. A. Cahen, p. 83 et p. 84); 3. 1721 Vulcain des Philosophes « soufre » (Trév.); 4. 1762 « papillon amiral (v. amiral1 rem.) » (E.-L. GEOFFROY, Hist. abrégée des insectes des environs de Paris, Paris, t. 2, p. 40). Du nom du dieu lat. Vulcanus, en fr. Vulcain, v. aussi volcan. 1 p. assim. du dieu Vulcain au dieu gr. Hephaïstos qui avait surpris Aphrodite son épouse avec le dieu Arès en délit d'adultère et les captura dans un filet aux mailles invisibles (Odyssée, VIII, 266-366 d'apr. Mythol. 1981); 2 et 3 à cause du rôle de forgeron de la foudre de Jupiter dans un volcan attribué à Vulcain; 4 à cause des couleurs du papillon dont le rouge évoque le feu du domaine de Vulcain (cf. E.-L. GEOFFROY, supra). Bbg. QUEM. DDL t. 33.
1. vulcain [vylkɛ̃] n. m.ÉTYM. 1660; var. vulcan, déb. XVIIe « feu »; 1618 « mari trompé » (comme le fut Vulcain par Vénus); nom du dieu romain (lat. Vulcanus).❖♦ Vx (langue classique).———I Forgeron.———II Alchim. || Vulcain des philosophes (alchimistes) : le soufre.❖HOM. 2. Vulcain.————————2. vulcain [vylkɛ̃] n. m.ÉTYM. 1780; lat. Vulcanus « dieu du feu ».❖♦ Vanesse d'une variété de couleur rouge et noire (→ Papillon, cit. 4).0 Voici le vulcain rapide,Qui vole comme un oiseau :Son aile noire et splendidePorte un grand ruban ponceau.Nerval, Poésies, Odelettes, « Les papillons ».❖HOM. 1. Vulcain.
Encyclopédie Universelle. 2012.